Difficile de ne pas sortir du Hiroshima Peace Memorial Museum sans avoir les larmes aux yeux. Les habits brûlés, ensanglantés, de Nobuko Shoda, écolière de 14 ans morte quelques jours après l'explosion de la bombe, nous bouleversent. Comme la montre de Kengo Nikawa, arrêtée le 6 août 1945, à 8 h 15, ainsi 200 000 autres vies. Ou comme l'ombre de Mitsuno Ochi sur les marches de la banque Sumitomo. Une ombre, c'est tout ce qu'il reste d'un être humain.
Une ombre. Une ombre sur la ville, une ombre sur la surface de la terre. Une ombre que la ville d'Hiroshima n'a de cesse de vouloir dissiper.
La culture est une manière d'affirmer la primauté de la vie sur la mort. La musique, la peinture, la danse, la littérature… Mais les petits mickeys aussi. Le festival de l'animation a été créé en 1985 pour marquer le quarantième anniversaire de la tragédie. Il se pose comme vecteur d'amour et de paix.
La mascotte du festival est un pokemon d'une espèce non répertoriée. Il s'appelle Lappy. On dirait une taupe albinos flanquée d'une truffe écarlate. L'animal vole sur fond bleu. Il faut quelques jours pour comprendre qu'il s'agit d'une représentation extrêmement stylisée de… la colombe de la paix! Le noble oiseau est tout rondouillet; et le nez rouge, c'est une fleur…
Comme un écho à cette utopie enfantine, le festival s'est ouvert avec un classique de Disney, Dumbo. Le petit éléphant qui vole en serrant une plume au bout de sa petite trompe appartient à la même famille que Lappy. Un être chimérique qui nous aide à dépasser nos peurs.
Quant aux films d'animation présentés en concours par les Suisses, à savoir Jeu de Georges Schwizgebel, Banquise de Cédric Louis et Claude Barras, et Tarte aux Pommes d'Isabelle Favez, par leur humanisme souriant, leurs couleurs somptueuse, leur musique majestueuse aussi, ils nous aident à nous sentir plus forts…
J'ai entendu dire que le nom de la mascotte, "Lappy" était une agglomération de l'expression "Love and Peace".
Rédigé par : Julien | 02 septembre 2006 à 12:06