A la vision de presse de Dialogue avec mon jardinier, un excellent confrère et ami a ricané quelque chose sur "L'Homme qui murmure à l'oreille des navets"... On a bien rigolé, et ce n'est même pas méchant, car avec cet effroyable machin, Jean Becker finit de s'abîmer dans la plate-bande de médiocrité qu'il bine laborieusement depuis des années. On dirait un film de propagande pour la France rurale d'autrefois conçu par un atelier de limaces.
Dans cet aggiornamento du Rat des Villes et du Rat des Champs, un peintre parisien (Auteuil, qui se demande ce qu'il est venu faire dans cette gadoue) retourne dans la maison de son enfance. Il convoque un jardinier (Darroussin qui se demande ce qu'il est venu faire dans ce bourbier) pour qu'il lui retourne un carré de légumes. Le peintre s'est naturellement perverti au contact de la ville tandis que son copain d'enfance a su rester simple et attaché aux vraies valeurs de la vraie vie parmi les choses simples et vraies de la campagne. Un puits de sagesse, que cet homme rugueux avec un coeur en or, pauvre mais fier, humble mais heureux. Malheureusement atteint d'un cancer, il réussit à léguer au peintre un trésor de sagesse qui tient en quelques mots: il faut toujours avoir un canif et un bout de ficelle sur soi. Avec ce viatique, Dupinceau retrouve l'inspiration et peint des potirons, des aubergines, des carottes...
On pourrait rire encore longtemps de ce dialogue ville-campagne nord-sud, et de Sarkozy pour faire rire les jolies filles et se faire traiter encore de vieux stal' , mais il est tard, Monsieur, il est temps de se mettre au vert...
On se retrouve en juillet?