Comme devant la mort, nous sommes tous égaux face à la crise. Les critiques de cinéma, parasites du 7e art, paient un lourd tribut au krach puisqu’ils sont près de mille au monde à avoir perdu leur travail depuis la crise des subprimes – dont une douzaine en Suisse. Il y a dix ans, pratiquement tous les grands journaux occupaient deux critiques de cinéma. C’est bien fini. Le Blick n’a plus de critique de cinéma, l’espace se réduit, les appréciations sont en passe de remplacer les articles de fond, on préfère parler des starlettes que des œuvres.
Une Table ronde, intitulée L’analyse remplacée par les petites étoiles – la critique de cinéma aux oubliettes? fait le point sur ce changement de paradigme, Autour de Christian Jungen, elle réunit Gerhard Midding (Berliner Zeitung), Bea Cutta (productrice et distributrice, Look Now) Res Strehle (rédacteur en chef au Tages Anzeiger) Christoph Egger (mis à la retraite anticipée par la NZZ).
Tous s’accordent pour dire que la présence du cinéma est indispensable dans les journaux. Christoph Egger est très pessimiste sur l’évolution du métier qui va conduire à la disparition des journalistes libres. Gerhard Midding envie la diversité de l’offre cinématographique en Suisse, un petit pays qui ose sortir du mainstream; en Allemagne, les rédactions connaissent aussi des réductions de personnels et des modifications dans la texture des journaux: l’interview tend à remplacer l’analyse et ne trouve plus place en pages culturelles mais dans une section appelée Panorama… Il cite la remarque d’un chef lui demandant de raccourcir la nécrologie qu’il a consacrée à Rohmer : «Ce n’est quand même pas Clint Eastwood». La cinéphilie s’en va toute seule…
Res Strehle se veut rassurant: le Tages Anzeiger n’a mis aucun critique à la retraite. Il regrette le vide laissé par les grandes plumes de la NZZ. Il estime que «le journalisme cinématographique a une grande signification, surtout dans des villes culturelles comme Zurich, la culture est au centre des médias supranationaux ». Lui-même apprécie le cinéma ; il y va deux foisd par mois. Les derniers films qu’il a vus? Avatar (il s’en excuse presque) et Le Ruban blanc. Optimiste malgré tout, il rappelle que son journal parle de cinéma deux fois par semaine, car le cinéma reste l’art populaire par excellence, tandis que l’opéra ne fait l’objet que de deux articles par année. Il pense enfin que le support papier est en passe de devenir un produit élitaire dans lequel la critique occupera une place importante en réaction aux avis disséminés sur l’internet..
Bea Cutta souhaite de tout cœur qu’en ces temps où l’inculture gagne du terrain, où le souvenir de Rohmr déjà s’efface, la critiquer reprenne du ppoil de la bête: «La vraie critique est nécessaire». La distributrice déplore que les critiques deviennent de plus en plus courtes, que les éditeurs les conçoivent comme un service dans les pages Lifestyle. Le pire serait que la critique devienne une prestation de service. La plupart des médias reprennent déjà des textes d’agence.
La disparition de la critique entraînera la disparition de salles de cinéma, et la disparition de films d’art et d’essai. C’est toute la biodiversité culturelle qui est menacée…
Félicitations pour le contenu de votre blog, qui au demeurant est très intéressant à consulter, continuez, bravo.
Rédigé par : astrologie | 08 juillet 2010 à 11:10
Excellent travail. Tant sur le fond que sur la forme. Un grand bravo à toute votre équipe.
Rédigé par : horoscope | 08 juillet 2010 à 11:11
merci pour tout ces informations sa aide bien les gans, pour agrandir leur savoir et bien contre des nouvelle informations.
Rédigé par : voyante | 08 juillet 2010 à 11:12
Super ce site plein de bons conseils ! Je l'ai mis dans mes favoris. Bravo pour ce travail
Rédigé par : voyance gratuite | 08 juillet 2010 à 11:13