Le coin de l'écran: Locarno: poil au crocodile

juin 2011

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Lorsque l’on consomme cinq à six films par jour, il arrive qu’on s’ennuie. Par chance, cette masse d’images propose parfois d’étranges correspondances. Des thèmes, des motifs récurrents. Plus étonnant que la présence coup sur coup d’Eric Caravaca dans L’Avocat, dans le rôle d’un policier du service des douanes, et dans La Petit Chambre, où il interprète un concepteur de jeux vidéo, il faut signaler la double occurrence du crocodile en peluche.

Selon une étude mené par l’université de Glutenberg, le motif du crocodile en peluche se trouve dans un film sur 17 865, 4. Ce qui donne une chance sur 16 millions d’en voir deux à la file. Ce qui s’est passé hier à Locarno est donc caïman miraculeux.

Dans La Petite Chambre, Rose est allée faire des courses au supermarché avec ses neveux. Elle n’a pas pu s’empêcher de leur faire des cadeaux. «Regarde maman, un crocodile en peluche!» s’écrie tout jouasse un marmot en brandissant une horreur verdâtre.

La situation est plus grave dans Rubber, le film déjanté de Quentin Dupieux dans lequel un pneu sème la terreur. Le dernier spectateur étant mort, après avoir ingéré de la dinde empoisonnée, les personnages n’ont plus besoin de tenir leur rôle. Le shérif explique à ses hommes que tout ceci était fictif. A un agent qui renâcle et demande une preuve de l’irréalité du moment, il dit juste : Tu as un alligator en peluche sous le bras», assertion aussitôt avérée par un mouvement de caméra.

Allez en paix…