Le cinéaste Jean-Stéphane Bron (Cleveland contre Wall Street) et le chef opérateur Renato Berta, ont fait faux-bond. L’intitulé du débat, Parler cinéma I : La voie du «cinéma direct» - une solution pour le cinéma suisse?, était assez vaste et flou pour que les participants tournent en rond. Sous la houlette du professeur Alain Boillat, en-re-décadré par la journaliste Séverine Graff (Décadrages), Béatrice Bakhti (Romans d’ados) et Lionel Baier (Low Cost) ont échangé divers points de vue avec l’assentiment d’Irène Challandes (responsable du documentaire à la TSR).
L’idée était de comparer les révolutions technologiques des années 60 (caméras légères) et d’aujourd’hui (téléphones portables) et de voir quelles incidences esthétiques et morales elles ont pu avoir sur le cinéma (cinéma vérité hier, mon nombril sur Facebook aujourd’hui, on schématise pour les besoins de la démonstration).
Ensuite, ça part un peu dans tous les sens. Béatrice Bakhti rappelle justement le paradoxe selon lequel «on ne montre jamais la réalité telle qu’elle serait s’il n’y avait pas de caméra». Romans d’ados, film fleuve en quatre volets suivant sept adolescents yverdonnois pendant sept ans, a été initié en 2002 par la TSR, en plein «tsunami de la téléréalité». Depuis la technologie a progressé. A 14 ans, les sujets filmés ont reçu un caméscope, qui a aidé certains à se positionner dans la vie, à oser exprimer des vérités refoulées. «Ils ont inventé leur propre langag», remarque la réalisatrice. Sinon, 22000 personnes ont vu Romans d’ados en salles, 158 000 sur le site de la TSR.
Le même site propose aussi Low Cost (Claude Jutra), tourné dans l’urgence pré-locarnaise sur un téléphone portable par Lionel Baier. Le volubile réalisateur observe qu’il y a deux ans, le site de la TSR relevait du gag; aujourd’hui, c’est une réalité, une référence, une plateforme sur laquelle Libération, Les Inrockuptibles ou des critiques canadiens découvrent l’impromptu poétique. «On est tous obligés de trouver des solutions pour s’adapter aux changements de l’industrie cinématographique», médite Lionel qui ne se prend pas au sérieux pour autant: «Pour les étudiants de l’ECAL, ce que j’ai fait sur un téléphone portable est digne du dernier des has been…».
Séverine Graff replace le débat dan une perspective historique. Elle rappelle que Truffaut n’était pas favorable au cinéma vérité : il pesait que personne ne paierait pour voir la réalité à l’écran. Si Béatrice Bakhti a pris garde de ne jamais montrer ses rushes aux ados pour qu’ils évitent de jouer leur rôle, Jean Rouch, au contraire , montrait ses images au fur et à mesure – et s’en mordait souvent les doigts. Certains pionniers de la vidéo se souviennent de ce cri d’indignation poussé lors d’un festival par Jean Rouch à propos de la vidéo : «C’est le sida du cinéma»... Comme quoi on peut être un très grand cinéaste sans être un irréprochable prophète – et proférer une connerie à l’occase.
Mais on ne sait toujours pas si le cinéma vérité est l’avenir du cinéma suisse
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Rédigé par : Coach Factory Online | 06 avril 2012 à 03:01