«Où étais-tu quand je posais les fondements de la terre?» En exergue de son psaume, Terrence Malick accroche une question tirée du Livre de Job, qui interroge la justice divine et la nature de la souffrance. La malédiction de Job, le juste écrasé par un sort injuste, jette son ombre sur tous les hommes mortels, sur Terrence Malick et sur les personnages de L’Arbre de Vie, poème mystique palmé d’or à Cannes.
«Où étais-tu quand je posais les fondements de la terre?», demande Dieu au spectateur «Dans mon fauteuil, devant l’écran», Lui répond celui-ci. Car en 2 h 18, The Tree of Life raconte l’alpha et l’omega, du Fiat Lux au Jugement Dernier, ainsi qu’une chronique de la vie en Amérique dans les années 50.
Eclosion de lumière, comme un iris flou qui s’ouvre. Le premier mot est une supplique off, «Brother”. Le malheur frappe d’emblée: un enfant, un frère est mort. «Le Seigneur donne et le Seigneur prend». Quarante ans plus tard, dans sa tour de verre (il est architecte dans une mégapole), Jack (Sean Penn) se souvient.
Mais d’abord une page de publicité pour la Genèse. Les volutes que forment les oiseaux migrateurs dessinent des lemniscates dans le ciel. Les forces telluriques se déchaînent, les volcans crachent la lave et des rouleaux de fumée. Aurores boréales, quasars, nuées stellaires dessinent des mantra ronds comme des méduses, à moins que ce ne soit des cieux coruscants pour Michel-Ange, ou simplement des motifs de batik. C’est l’aube de la Terre, la valse des microorganismes, un plésiosaure échoué sur une plage... Voici Jupiter et ses lunes, là où le voyage «au-delà de l’infini» commence dans 2001, L’Odyssée de l’Espace, qui dessinent un ventre rond et un nombril. Splendide, l’inspiration visuelle de Terrence Malick trébuche parfois sur des symboles faciles et une esthétique digne de Yann-Arthus Bertrand.
Retour sur terre, dans le Texas des années 50, avec la famille O’Brien. Le père (Brad Pitt) pense qu’il est vertueux. Il aime la musique, joue de l’orgue à l’église. Il est très pieux, il éduque ses fils avec rudesse pour les préparer à la violence sociale. Cet emblème de l’American way of life a une face d’ombre il aime le poker, il est colérique, orgueilleux. Sa femme (Jessica Chastain) est toute en douceur et en rousseur. Leurs enfants sont trois garnements comme les autres. Jack l’aîné est une brute en herbe, son cadet est plus sensible, plus artiste. Le troisième... Mais y en a-t-il jamais eu un troisième? Sa mort par noyade est évoquée en quelques images, des jeux au cimetière. Le refus de toute linéarité temporelle embrouille les choses : le kid était là, il n’est plus là, il est de nouveau là – à moins que ce soit un petit voisin...
Dans cette section de nature autobiographique, Terrence Malick démontre toute la puissance de son cinéma. La litote, la suggestion, l’ellipse sont ses figures préférées – qu’on se souvienne, dans Le Nouveau Monde, de l’indifférence avec laquelle il glissait sur la scène du «rescue» (quand Pocahontas sauve le Captain Smith) qui fonde la mythologie du Bon Sauvage. Il suspend les scènes avant l’acmé. «Tu ne refera jamais ça !», gronde la mère, sans que l’on sache clairement à quel manquement elle se réfère. Il surprend des gestes que tous les enfants du monde ont fait comme de laisser flotter une main au vent par la portière de la voiture. Il rapporte l’insouciance et la cruauté des jeunes années : les gamins se jettent avec délice dans le brouillard de DDT dont la voirie nappe la route, ils attachent une grenouille à une fusée. Il n’y a pas de hiérarchie entre les réminiscences et les scènes oniriques (la maman dans le cercueil de verre de Blanche-Neige), entre un amusement badin et une explosion de violence familiale: devant l’éternité, tous les souvenirs sont égaux. A démantibuler la chronologie, Malick atteint à l’abstraction, à l’universalité. Ses souvenirs relèvent de la mémoire collective, nourrie par des centaines de livres et de films – ce gosse qui marche le long de la voie ferrée, ne l’a-t-on pas rencontré chez Stephen King, dans Stand By Me?
La famille O’Brien est chassée du paradis. L’usine ferme, on doit déménager, l’enfance commencée dans des jeux d’eau limpides et des étés clairs se termine en colère contre le père et regrets amers de ne pas avoir su voir la splendeur du monde – la nature omniprésente, palpitante des films précédents, puisque même le champ de bataille de La Ligne Rouge foisonnait d’oiseaux et de reptiles multicolores, s’est ratatinée. Les bêtes (grenouille, lézard) sont en voie de disparition et servent d’exutoire à la cruauté enfantine.
Retour sur Jack adulte qui, passant la porte, entre dans la lumière blanche et, au bord de l’océan, se retrouve dans la grande parade de la vie. Le père honni, la mère adorée, le(s) frère(s) disparu(s), et tous les figurants de son existence sont là, réconciliés dans ce qui ressemble à un vaste baptême marin – car la vie est née dans l’écume et elle retournera à l’écume?
La musique d’Alexandre Desplat est superbe, pleine de noblesse, mais jamais emphatique ou tonitruante. Tant mieux. Sans elle, on risquerait de ne plus voir que le ridicule de l’affaire. Ces symboles éculés, champs de tournesol, un loup de carnaval coulant dans l’eau... Et que dire de ce cadre de porte au milieu de nulle part, le plus navrant des clichés surréalistes? L'Arbre de Vie doit se filmer à hauteur d'homme. C'est la seule façon de faire passer l'idée du divin à l'écran. En revanche, montrer un bébé Parasaurolophus épargné par un velociraptor il y a 100 millions d'années (Aimez-vous les uns les autres, les dinosaures aussi...) laisse pantois...
Je viens de découvrir ton site web, il est génial, et tes dessins aussi!
Bonne continuation
Rédigé par : horoscope 2011 | 26 mai 2011 à 13:07
Bonjour ! Je viens de parcourir votre blog. Que d'originalité et surtout d'idées !
Je repasserai sûrement vous rendre visite.
Bonne continuation
Rédigé par : horoscope | 26 mai 2011 à 13:08
Il y a erreur. Ce n'est pas le troisième frère qui meurt noyé dans la piscine. Simplement un camarade de jeu.
Rédigé par : T.Gerber | 24 juin 2011 à 17:28
Custom makes all things easy.
Rédigé par : Jackets and coats | 19 juillet 2011 à 11:06
Retour sur Jack adulte qui, passant la porte, entre dans la lumière blanche et, au bord de l’océan, se retrouve dans la grande parade de la vie. Le père honni, la mère adorée, le(s) frère(s) disparu(s), et tous les figurants de son existence sont là, réconciliés dans ce qui ressemble à un vaste baptême marin – car la vie est née dans l’écume et elle retournera à l’écume?
Rédigé par : Jordan Shoes | 10 septembre 2011 à 09:47
Sont celles qui ont connu la douleur» scandait naguère KDD en hommage à Betty Shabazz, veuve de Malcolm X. L’un des jeunes lecteurs de La Princesse s’essaye d’ailleurs au rap : on découvre que Madame La Fayette a du flow.
En donnant la parole aux jeunes sans les juger, le film de Régis Sauder évoque Romans d’ados, mais u
Rédigé par : Moncler Outlet | 28 octobre 2011 à 10:22
Super ! Ton blog est vraiment génial !
Merci d’exister !!!
Très très très bonne continuation !
Rédigé par : voyance par téléphone | 03 novembre 2011 à 15:52
Sont celles qui ont connu la douleur» scandait naguère KDD en hommage à Betty Shabazz, veuve de Malcolm X. L’un des jeunes lecteurs de La Princesse s’essaye d’ailleurs au rap : on découvre que Madame La Fayette a du flow.
Rédigé par : Tory Burch | 17 novembre 2011 à 02:28
Sont celles qui ont connu la douleur» scandait naguère KDD en hommage à Betty Shabazz, veuve de Malcolm X.
Rédigé par : thenorthfacejacketssale | 15 décembre 2011 à 02:48
Il suffit d’ouvrir son coeur, de laisser ses préjugés à l’entrée, de se laisser porter par les couleurs et la musique vives – et rire aussi quand, au Congo, un reporter belge à houppette (voix de François Damiens
Rédigé par : North Face Sale | 19 décembre 2011 à 07:51
Je trouve votre site tres beau et tres distigué aussi. Merci pour votre beau travail et continuez.
Rédigé par : voyance gratuite | 02 février 2012 à 10:56
buy kamagra uk treats spear impotency no issue what its cause. Its http://www.kamagrasildenafilonline.com buy kamagra online essence helps make the weak men a correct enchiridion for the love-making period. By using buy kamagra usa they're later again expert to victual the firmness of man's reproductive annual benefit of the endless period.
Rédigé par : kamagraa | 16 février 2012 à 09:38
buy kamagra uk treats spear impotency no issue what its cause. Its http://www.kamagrasildenafilonline.com buy kamagra online essence helps make the weak men a correct enchiridion for the love-making period. By using buy kamagra usa they're later again expert to victual the firmness of man's reproductive annual benefit of the endless period.
Rédigé par : kamigra | 16 février 2012 à 09:38
I work at a big bookstore that is pushing their ereader, and I still can't bring myself to get one either. You're not alone
Rédigé par : Moncler | 22 février 2012 à 09:36
Hi... I read your post and I want to say that it is very good and informative. I like it and I appreciate you for your effort.Thanks..
http://www.coachhandbagsoutleta.com
Rédigé par : Coach Handbags Outlet | 31 mars 2012 à 05:39
Je trouve votre site très beau et très distingué aussi. Merci pour votre beau travail et continuez.
Rédigé par : Voyance paris | 13 avril 2012 à 17:09
Je trouve votre site très beau et très distingué aussi. Merci pour votre beau travail et continuez.
Rédigé par : Voyance serieuse | 10 mai 2012 à 16:52
Xiao Menggui, a fan of Apple products, are capitalizing on Jobs` death.amanda
Rédigé par : short graduation dresses | 23 mai 2012 à 05:33
Writing a paper. it's http://livepaperhelp.com paper writing for college students
Rédigé par : essy | 23 mai 2012 à 11:17
Здравейте аз съм толкова развълнуван, открих вашия блог страница, аз наистина сте намерили случайно, докато бях търсене на Yahoo за нещо друго, Както и да е, аз съм тук, сега и искал само да кажа, благодаря ви за фантастичен пост и през цялата приятно блог (Аз също обичам темата / дизайна), не е нужно време, за да прочетете всичко в момента, но имам книга маркирани и допълни вашия RSS фийдове, така че, когато имам време ще се върна да се чете много повече, моля държи фантастична работа.
Rédigé par : maillot de foot pas cher | 26 mai 2012 à 09:39
Ekki langt fram um síðuna þína og er enn þegar lestur eftir. Ég ætla ég vilja vera fær til að yfirgefa 1. athugasemd mína. Ég staðfesta ekki hvað segja nema það að ég hef gaman af að lesa. Nice blog. illa að vera bókamerki halda áfram að heimsækja þessa vefsíðu mjög venjulega.
Rédigé par : air max tn pas cher | 26 mai 2012 à 09:43
sgjsdtusrtdjsdfgjsfhsdfh
Rédigé par : cialis | 29 mai 2012 à 12:32
Let go!If she finds out you spilled ink on her coat, she'll blow her stack.Follow me.True and False have opposite meanings.Don't let this get you down.We should make good use of our time.He was trained to be a lawyer.The rabbit ran to the woods and did not come back any more.How's it going? The doctor examined the soldier's wound carefully.
burberrysaleshop.moonfruit.com http://burberrysaleshop.moonfruit.com
Rédigé par : burberrysaleshop.moonfruit.com | 26 octobre 2012 à 08:04